Comment en sommes-nous arrivés là ? C'est à cette vaste question que tente de répondre – tout du moins partiellement – l'ambitieux « manifeste visuel à grande échelle » des chercheurs Vladan Joler (Serbie) et Kate Crawford (Australie), qui y retracent avec minutie les rapports entre la technologie et le pouvoir durant les cinq derniers siècles. Leur diptyque de 24 mètres de long et 3 mètres de haut, intitulé Calculating Empires: A Genealogy of Power and Technology, 1500-2025, a été primé, le 24 juin, par le grand prix S+T+ARTS Artistic Exploration, doté de 20 000 € et tourné vers les projets artistiques et de recherche qui redéfinissent notre rapport à la technologie. Il ne s'agit pas du seul prix mis en place par Ars Electronica, organisation autrichienne dédiée à la création numérique, qui attribue parallèlement le grand prix S+T+ARTS Innovative Collaboration (décerné aux projets d’innovation mariant l’industrie ou la technologie à l’expression artistique, et également doté de 20 000 €). Cette année, celui-ci a été décerné à la conservatrice espagnole Mónica Bello (directrice artistique au Conseil européen pour la recherche nucléaire) pour son projet « Les arts au CERN », dans le cadre duquel plus de 200 artistes ont bénéficié d’un programme de résidences, porté par le laboratoire européen pour la physique des particules, afin d'y développer leur pratique à l’intersection de l’art et de la science. Les deux prix s'inscrivent dans le cadre du programme S+T+ARTS (Science + Technology + Arts), initiative portée depuis 2016 par la Commission européenne pour l'accompagnement de projets à l'intersection de l'art, de la science et de la technologie moyennant différents axes d'activité (résidences, formations, etc.). À ce jour, l’organisme a versé 6 millions d’euros pour la mise en place de ses résidences et a récompensé 238 projets dans le cadre de ses différents prix.
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