Kunstsilo, un musée ambitieux pour l’art nordique

Jamais deux sans trois : après les ouvertures à Oslo en octobre 2021 du nouvel écrin du musée Munch, puis en juin 2022 du nouveau Nasjonalmuseet, la Norvège continue sur sa lancée et affirme sa place sur la carte des musées européens avec l’ouverture, samedi 11 mai, de « la basilique » selon l’architecte du Kunstsilo, Magnus Wåge. L’analogie résonne sous les 41 mètres de hauteur des anciens silos à grain des années 1930, désaffectés en 2006 et aujourd’hui reconvertis pour abriter l’art nordique du XX^e siècle. Sur 8 500 m², dont 3 300 m² d’espaces d’exposition agencés de part et d’autre du hall central, le musée promet de nourrir l’âme et l’esprit de ses visiteurs avec 5 500 œuvres de 300 artistes. Derrière la plus grande collection au monde d’art nordique moderne se cache le collectionneur et loup de la finance Nicolai Tangen (né en 1966 à Kristiansand), à la tête d’une fortune personnelle estimée à 660 millions d’euros, et depuis 2020, du Norges Bank Investment Management, le plus grand fonds souverain du monde avec 1 620 milliards de dollars d’actifs sous gestion. La fondation AKO, créée en 2013 par le mécène, est la principale contributrice des 60 millions d’euros de budget de construction du Kunstsilo, dont 65 % proviennent de fonds privés. Dans un pays et une région très attachés à l’État-providence – le coût de 660 millions d’euros du Nasjonalmuseet a été financé à 90 % par l’État, et rappelons l’échec en 2018 du projet du Guggenheim Helsinki face à de vives critiques idéologiques –, ce nouveau modèle…