Après s’être tenue pendant plus de 20 ans à l’automne, Nuit Blanche a changé de créneau l’an dernier. L’événement se déroule désormais début juin, quand les soirées sont plus longues et le climat plus clément. L’édition 2024 pousse l’ouverture spatio-temporelle encore un peu plus loin en invitant les territoires d’outre-mer à y participer activement. Déployée en Martinique, Guyane française, Guadeloupe, Polynésie, à la Réunion, Mayotte, Paris et Rouen, la 23e édition de Nuit Blanche couvrira, samedi 1er juin, sept fuseaux horaires. Le budget d’1,65 million d’euros, l’un des plus dotés des dernières années (après 1,2 million en 2022 et 1,4 million en 2023), est à la mesure de l'expansion de l’événement, porté par la Ville de Paris (1 million), des subventions publiques (114 000 euros, dont Paris 2024 et la DRAC) et du mécénat (505 000 euros, un record). La direction artistique de l’événement a été confiée à la curatrice Claire Tancons, née en 1977 en Guadeloupe et remarquée pour son travail auprès d’institutions internationales (Contemporary Art Center New Orleans, Faena Art Miami Beach, Tate Modern, Haus der Kulturen der Welt) et pour diverses biennales (Nouvelle-Orléans 2008, Gwangju 2008, Le Cap 2009, Bénin 2012, Göteborg 2013, Sharjah 2019). Si la programmation outre-mer n'a pas encore été dévoilée, les événements phares de la nuit parisienne suivront le fil rouge du sport pour ouvrir la voie à l'Olympiade Culturelle. De la place de l’Hôtel de Ville à celle de la République, l’artiste guadeloupéen Kenny Dunkan donnera le coup d'envoi avec WÉLÉLÉ !!!, une déambulation collective de skateboards sonorisés pour restituer l’ambiance de la nuit tropicale et mettre en lumière la dimension multiculturelle de la nouvelle discipline olympique. Au Carreau du Temple, le violoniste guadeloupéen Romuald Grimbert-Barré et la chorégraphe guyanaise Johana Malédon proposeront une création mêlant danse, escrime et musique autour de l’œuvre du Chevalier de Saint-Georges, musicien et escrimeur né en Guadeloupe au XVIIIe siècle. À la butte Montmartre, la Polynésienne Orama Nigou donnera une performance poétique, au parc de Belleville, la Parisienne Laura Henno investira la nuit avec le film Koropa, tourné à Mayotte, tandis qu'à proximité de la chapelle de l’hôpital de la Pitié Salpetrière, la Guyanaise Tabita Rezaire occupera l'espace public avec une monumentale installation textile et vidéo.