La rumeur courait depuis au moins dix jours, quand un communiqué officiel émanant du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est tombé le 24 avril, informant « la communauté artistique, culturelle nationale et internationale du report de la 15e édition de la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar, initialement prévue du 16 mai au 16 juin 2024 ». C’est le choc à trois semaines de son ouverture, alors que nombre de visiteurs internationaux ont pris leurs billets et que quelque 500 expositions du Off sont prêtes. Mais pas le In. Tout en réaffirmant « son engagement en faveur des arts et de la culture » et son « inébranlable volonté d’offrir une expérience artistique exceptionnelle », le gouvernement, mis en place début avril à la suite de l’élection du 24 mars du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye (opposant de son prédécesseur Macky Sall), ne peut honorer cette 15e édition « dans des conditions optimales, à la hauteur de son envergure et de sa réputation de rendez-vous historique des amateurs d’art du monde ».
Retards et crise politique
Concrètement, aucune œuvre n’est installée dans l’exposition principale qui se tient dans l’ancien Palais de Justice depuis 2016. Aucune organisation du transport des œuvres n’a même été organisée trois mois avant le lancement comme il se doit, avant même les élections présidentielles. « Le ministre de la Culture précédent avait deux ans pour organiser…