Après sept mois d'intérim, Mark Jones cédera cet été les rênes du British Museum de Londres à Nicholas Cullinan, directeur depuis 2015 de la National Portrait Gallery, a annoncé George Osborne, président du conseil d'administration. Cette nomination, approuvée par le Premier ministre Rishi Sunak, fait suite au départ en août 2023 de Hartwig Fischer, à la tête d'un musée secoué par le scandale du vol de 2 000 pièces antiques dans ses collections gréco-romaines. Outre la résolution de cette enquête visant un ancien conservateur du musée, Nicholas Cullinan devra prendre à bras-le-corps les sujets épineux qui ébranlent une institution vieille de 270 ans, dont les fondements éthiques et le fonctionnement mêmes sont de plus en plus remis en cause – notamment par les demandes de restitutions, en particulier des marbres du Parthénon par la Grèce et des objets pillés à l'époque coloniale, mais aussi le mécénat d'entreprises toxiques pour l'environnement. Le projet d'extension du British Museum, prévu pour plusieurs décennies, ainsi que la numérisation intégrale des collections pourraient être l'occasion de revoir de fond en comble les fondamentaux du musée dit « universel », tel qu'il fut conçu en 1753, en pleine période coloniale. À 46 ans, Nicholas Cullinan, qui a supervisé avec succès la rénovation de la National Portrait Gallery, après être passé par le Metropolitan Museum de New York et la Tate Modern, a d'ores et déjà annoncé un changement de paradigme : « Ce nouveau chapitre englobera les transformations les plus importantes, tant architecturales qu'intellectuelles, qui aient jamais eu lieu dans un musée. »