Esthétique de la prolifération et de l’informe, les œuvres de la Polonaise Tatiana Wolska, représentée par la galerie bruxelloise Irène Laub, ont été couronnées mercredi 20 mars par le prix Drawing Now, qui accompagne depuis 13 ans la foire en dotant un artiste de 15 000 euros (dont 10 000 euros d’aide à la production pour une exposition de trois mois au Drawing Lab, assortie d’un catalogue monographique). Succédant à Suzanne Husky (primée en 2023), la lauréate était en lice avec quatre autres artistes femmes : Caroline Corbasson chez Dilecta, Stéphanie Mansy à la galerie F, Catherine Meurisse à la galerie Barbier et Marine Pagès chez Bernard Jordan. On ne peut pas dire que l’artiste soit émergente, puisque Tatiana Wolska (née en 1977 en Pologne), qui vit et travaille à Bruxelles, a déjà été repérée par les radars institutionnels de l’art contemporain. Diplômée de la Villa Arson en 2007, elle remporte le Grand Prix du Salon de Montrouge en 2014, immédiatement suivi d’une exposition personnelle au Palais de Tokyo. Ses œuvres seront ensuite exposées au Frac Corse et au Frac PACA en 2016, à la Villa Empain à Bruxelles et à l’Arsenal à Poznań en 2018 ou encore à la Villa Datris en 2020. Ce printemps, elle présentera un solo show au Midlands Arts Center à Birmingham et participera à la Triennale de Bruges, ainsi qu'à l’exposition de sculptures en plein air « Lustwarande » à Tilbourg (Pays-Bas). Ses sculptures proliférantes mêlant le bois, le métal et le plastique, et évoquant parfois les grands nids de bois de Tadashi Kawamata, ont ainsi envahi plusieurs espaces, défiant les questions de monumentalité et de légèreté. Sur la foire, ses dessins aux crayons de couleur et au stylo-bille se déployaient en corolles et flammèches informes, mimant des pétales de fleurs ou des formes plus organiques dans une douce simplicité.
L'image du jour