« Toonau, Dhuni, Yarray. » En lettres capitales sur fonds jaunes ou noirs, ces mots accueillent le visiteur de la 24e biennale de Sydney, inaugurée le 9 mars et égrenant ses expositions dans la capitale économique australienne jusqu’au 10 juin. Déployés sur la façade d’Artspace – l’un des sept lieux de la manifestation qui fête ses 50 ans – ces termes signifient « soleil » en gamilaraay, wailwan et biripi, les langues aborigènes ancestrales de l’artiste et activiste r e a.
Un seul et même astre, sous la lumière duquel se sont bâtis et ont chuté combien d’empires, soumis ou soulevés combien de peuples, disparu ou résisté combien de cultures ? Tel est l’axiome autour duquel Cosmin Costinaș et Inti Guerrero ont articulé cette grande messe océanienne de l’art contemporain, qui navigue dans les eaux troubles de notre histoire collective. Complice, le duo de commissaires l’affirme de concert : « ''Ten Thousand Suns'' véhicule des images ambiguës, celles d'un monde brûlant de l’urgence climatique, mais reconnaît la multiplicité des cosmologies et propose des formes de résistances radieuses. »
Deux phares architecturaux
Premièr…