C'est une invitation à renouer avec la nature, à prendre son temps pour l’observer, l’écouter, la comprendre. D’où le titre de cette cuvée artistique, pour la première fois collective : « Conversations avec le vivant ». Derrière ces six créations inédites se cachent autant de personnalités engagées dans la défense de l’environnement. Le lustre végétal en acier, verre et néon de la Californienne Andrea Bowers vient d’être présenté à Frieze L.A. Le Brésilien Henrique Oliveira a imaginé une sculpture en contreplaqué et papier mâché dont la forme évoquera un entrelacs de racines. L’artiste néerlandais Thijs Biersteker, connu pour son recours aux nouvelles technologies, a doté une sorte de liane, à entortiller autour d’un tronc, de capteurs capables de traduire, en temps réel, le flux de la sève. Pascale Marthine Tayou, qui partage son temps entre le Cameroun et la Belgique, travaille à un arbre en bronze de plus de cinq mètres ornés de fruits en verre colorés. La musicienne japonaise Tomoko Sauvage réfléchit à ce qui sera sa première œuvre pérenne, une installation sonore vouée à faire entendre le son des bulles. Enfin, Marcus Coates, célèbre pour ses entretiens filmés avec le règne animal, a visité quatre ou cinq fois le vignoble historique de Ruinart, à Taissy, en compagnie de mycologues et d’ornithologues, pour en étudier le sol et recenser les espèces auxquelles nous serions le plus à même de nous identifier. « Je ne relève pas les différences. Je dresse des parallèles pour créer un cadre propice à l’émerveillement et à l’innocence, celle que nous éprouvions, enfants, face à la nature », explique le plasticien britannique. De ses explorations et recherches découle Nature Calendar (Calendrier de la nature). Ce livre vert de la biodiversité repose sur 366 prédictions. Chaque jour, sera hissé, sur le domaine, un drapeau reprenant l’une de ces prédictions-actualités. Exemple : « Le 14 mars, les campagnols viennent au monde ». Les six œuvres de la Carte Blanche 2024, achevées ou en cours de production, seront à découvrir au sein du Jardin des Artistes que la Maison Ruinart inaugurera en octobre, ainsi qu’un pavillon dessiné par l’architecte japonais Sou Fujimoto.
Le chiffre du jour
