Comment en êtes-vous arrivée à travailler sur votre sujet de recherche actuel, à savoir les enjeux des conflits sur les questions raciales dans l’art actuel, et en particulier la présence des représentations européennes du Noir entre les XVIe et XIXe siècles dans les œuvres d’artistes contemporains brésiliens afro-descendants ?
J'ai d'abord fait des études d'art. En tant que plasticienne, je pratiquais notamment la gravure. Et puis il a fallu faire un choix entre pratique et théorie : j'ai alors bifurqué vers des études d'histoire de l'art à l'université de São Paulo (USP). Mais pour moi, l'écriture est d'abord un acte de création. Je continue par ailleurs à dessiner, notamment pour garder une mémoire visuelle des œuvres. Pour comprendre et transmettre les performativités noires auxquelles je m'intéresse, j'utilise mon propre corps comme mémoire visuelle – par exemple, les gestes du candomblé repris par Ana…