Le saviez-vous ? Le Centre international d’Art et du Paysage de Vassivière s’est implanté dans les années 1980 sur les rives d’un lac artificiel de 10 000 hectares construit par EDF entre 1949 et 1951. L’enjeu : créer une pompe hydroélectrique puisant dans les eaux du lac, dont le remplissage a enseveli plusieurs hameaux. Telle est l’histoire que nous rapporte l’artiste Hera Büyüktaşcıyan (née en 1984 à Istanbul), à travers l’installation Défendre les eaux ancestrales. Des bâches composées de matière organique se déploient depuis les fenêtres en demi-lune de la nef du CIAP, construites par l’architecte Aldo Rossi sur le modèle d’un aqueduc. Ces bâches représentent ainsi les cascades des barrages hydrauliques qui parsèment le plateau des Millevaches dont l’étymologie ne renvoie guère aux célèbres bovins du Limousin, mais au terme occitan « vacca », qui désigne les nombreuses « sources » de la région. Fascinée par les vestiges de l’histoire et leur disparition, Hera Büyüktaşcıyan a glané sur les berges de l’île de Vassivière des fragments de bois, qu’elle a disposés sur les bâches de la nef selon la topographie des hameaux ensevelis, alors que des tessons de céramique et de verre s’animent dans la vidéo La peau fragile du monde, réalisée en stop-motion. Une manière poétique d’évoquer l’écoulement du temps à travers des formes figées « porteuses de mémoire », selon l’artiste. À noter que l’exposition se poursuivra dans un second volet au CCC OD de Tours, en partenariat avec le CIAP.
Exposition « Terres résonnantes » au CIAP Vassivière, jusqu’au 10 mars :
ciapvassiviere.org
Exposition « Défendre les eaux ancestrales » au CCC OD de Tours, à partir du 28 mars :
cccod.fr