Quelques semaines après son arrivée à la tête de l'Institut du monde arabe (IMA), à Paris, Jack Lang dévoile son programme pour l'institution.
R. A. Quel diagnostic avez-vous fait de l'IMA à votre arrivée ?
J. L. Il faut dans toute maison l'impulsion d'une direction unique, ce qui ne veut pas dire autoritaire, caporaliste. Le système de dédoublement de la présidence était absurde.
R. A. Vous êtes venu avec cinq conseillers, n'est-ce pas beaucoup dans la situation actuelle ?
J. L. La situation financière mérite d'être redressée, il est hors de question que j'engage qui que ce soit. Les personnes qui travaillent avec moi sont toutes bénévoles, jeunes retraités qui ont de l'énergie à revendre. Avec Claude Mollard, qui coordonne notamment les expositions, nous avons commis quelques « crimes » ensemble. Un autre pilier est Gilles Gauthier, ancien ambassadeur en Égypte ou au Yémen. Catherine Lawless et Yves Michaud nous ont aussi rejoints. Nous allons créer en septembre avec eux l'Université de tous les savoirs arabes, à l'IMA et dans des villes de banlieue, à Clichy, Aubervilliers… Il faut pour cela trouver de l'argent, je frappe à la porte des pays arabes. Nous voulons aussi mettre en place une fondation pour le renforcement de la langue arabe. Nous ferons aussi une « arabisation » de l'IMA. Il est anormal que l'on n'utilise la langue arabe que marginalement, que les catalogues d'exposition ne soient qu'en français. Je veux que l'IMA soit un pont entre le monde…