En ce début d'année, le parcours « Regard sur la scène togolaise » sous le commissariat d'Armelle Malvoisin, collaboratrice du Quotidien de l'Art, met à l'honneur les artistes de Lomé et de la diaspora. Traversant Paris, nous découvrons un riche aperçu de la création contemporaine passant de stars comme Sokey Edorh (galerie Christophe Person), Kossi Assou (193 Gallery) et Sadikou Oukpedjo (galerie Cécile Fakhoury) à des figures plus discrètes comme Hélène Amouzou (galerie Carole Kvasnevski) et à la jeune génération qu'incarnent Atsoupé (galerie Anne de Villepoix), Koffi Mens (galerie Vallois) et Tessilim Adjayi (193 Gallery). Koffi Mens met en scène les visages des grandes figures du continent sur des bâches qu'il façonne comme de la dentelle. Le travail photographique en noir et blanc d'Hélène Azoumou, qui vit et travaille à Bruxelles, bouleverse par sa puissance et sa poésie intime. L'aura fantomatique révélée par la pose B de son appareil argentique livre ce qui se fond dans l'ordinaire et se mue dans le silence. Entré en 2021 dans les collections du Centre Pompidou et lauréat du premier prix de la dernière BISO (Biennale internationale de sculpture de Ouagadougou), Sadikou Oukpedjo expose ses colosses chargés d'énigmes. Pour l'exposition collective de la 193 Gallery, le titre « Magies ordinaires » a été emprunté à l’auteur Kossi Efoui, présent le 27 janvier pour une rencontre littéraire animée par Hance Wilfried Otata avec Sami Tchak. Leur discussion sur le langage faisait écho à « l'alphabet dogon » qui recouvre les toiles de Sokey Edorh et que ce dernier qualifie de « camouflage anti-médiatique » pour mieux convoquer le murmure ontologique des choses du quotidien.
Expositions dans diverses galeries, finissant entre le 31 janvier et le 24 février.