Quelques mois après avoir fait part de la fin du mécénat de BP, engagé depuis 1996, le British Museum de Londres a annoncé le 19 décembre avoir conclu avec la société un nouvel accord pour l'octroi de la somme de 50 millions de livres sterling (environ 57,6 millions d'euros), étalé sur les dix prochaines années. Ce don, déclare l'institution, doit « contribuer à la réalisation du plan directeur du musée », qui inclut une nouvelle collection de recherche archéologique, un concours d'architecture pour réimaginer un tiers de ses galeries et, non sans une bonne dose de cynisme, un « Energy Centre » pour planifier « l'abandon progressif de l'utilisation des combustibles fossiles au sein du musée et leur remplacement par des technologies à faible teneur en carbone ». Quelques jours après la fin de la COP28 à Dubaï, qui a vu de difficiles concessions accordées par les lobbys du pétrole et du gaz pour une « transition énergétique hors des énergies fossiles », le partenariat entre BP et le musée londonien prend donc un nouveau tournant, au grand dam des organisations écologistes comme Greenpeace ou BP or not BP?, qui réclament que les institutions culturelles ne soient plus financées par les entreprises qui contribuent au réchauffement climatique. Grâce aux activistes, ce fut le cas ces dernières années de certaines d'entre elles, comme la Royal Shakespeare Company, la National Portrait Gallery ou la National Gallery of Scotland. Au British Museum, le don ne fait pas l'unanimité des trustees, qui ont émis des doutes en matière d'éthique et de sécurité, a révélé, selon The Art Newspaper, le procès-verbal du conseil d'administration. L'un d'entre eux a démissionné le 29 novembre dernier.