Sois belle et tais-toi ! est le titre d’un documentaire de Delphine Seyrig sorti en 1976 dans lequel une vingtaine d’actrices se succèdent à l’écran pour décrire leurs rôles et la place de la femme au cinéma. Plus loin, la vidéo Maso et Miso vont en bateau détourne avec un humour redoutable une émission de Bernard Pivot tournée à l’occasion de l’Année de la femme (1975) où Françoise Giroud, alors secrétaire d’État à la condition féminine, brille par sa complaisance malaisante envers les propos machistes de ses pairs masculins. Dans le cadre du Festival d’Automne, la Cité internationale des arts et le Centre audiovisuel Simone-de-Beauvoir se replongent dans les archives des luttes féministes documentées par l’appareil photo et la caméra, outils de témoignage pionnier pour écrire l’histoire du droit des femmes. Foisonnante, l’exposition rassemble des documents qui gravitent autour de trois militantes emblématiques : l’actrice et réalisatrice Delphine Seyrig, la documentariste Carole Roussopoulos et la traductrice Ioana Wieder, cofondatrices du collectif Les Insoumuses, à l’origine de la création du Centre audiovisuel Simone-de-Beauvoir en 1982. Ou comment l’image filmée a été un medium fondamental pour l’évolution des luttes féministes et des mouvements lesbiens des cinquante dernières années. L’exposition est émaillée d’œuvres d’art contemporain de Leonor Antunes, Bouchra Khalili, Zanele Muholi ou Lili Reynaud-Dewar.
« Défricheuses. Féminismes, caméra au poing et archives en bandoulière », Cité internationale des arts, 18 rue de l'Hôtel-de-Ville, 75004, jusqu’au 20 décembre.
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