Dans la Tchécoslovaquie communiste où il a grandi, on lui interdisait à l'école d'utiliser la main gauche pour écrire. Qu'à cela ne tienne, le gaucher contrarié l'a utilisée pour manier le marteau dans l'atelier de forgeron de son oncle... Une passion qui ne l'a jamais quitté, malgré ses pérégrinations. Fuyant son pays en 1968, avant l'invasion soviétique, il entre quelques années plus tard aux Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de César, puis passe deux ans à la Villa Médicis sous l'administration de Balthus. Partout, le métal mais aussi les mathématiques et le cosmos régissent ses interventions, qu'il s'agisse de dérouler une pelote de fer ayant la même longueur qu'une rue de Rome, de marteler de manière différenciée des éléments identiques, de construire ses fameuses sphères, polies ou pas, ou d'élaborer ses pendules hypnotiques... Tombé amoureux de Thiers lors d'une visite pour un symposium, il y installe un atelier au début du XXIe siècle. C'est là, dans la capitale de la coutellerie, au Creux de l'Enfer, que se tient en ce moment l'une des expositions qui le mettent à l'honneur, reparcourant un demi-siècle de création. Réunies sous le titre « Constellations », elles se poursuivent à Clermont-Ferrand, au sein de la galerie Claire Gastaud et dans différents lieux publics emblématiques de la ville. Alors que la décision pour la Capitale européenne de la Culture 2028 est attendue mercredi 13, la place forte de l'Auvergne a décidé d'anticiper une saison tchèque puisque l'autre élue 2028 est déjà connue : České Budějovice, en Bohême méridionale, surtout célèbre pour sa bière Budweiser...
Saison tchèque - « Constellations », Vladimir Skoda : À Thiers, au Creux de l'Enfer, jusqu'au 7 janvier 2024.
À Clermont-Ferrand, à la galerie Claire Gastaud (jusqu'au 6 décembre), et salle Gilbert-Gaillard, chapelle des Cordeliers, hôtel de Chazerat (DRAC), jusqu'au 13 janvier 2024.
clermontferrandmassifcentral2028.eu/skoda
