Le Quotidien de l'Art

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Une œuvre au bout du fil !

Une œuvre au bout du fil !

Ça sonne dans tous les sens ! Au mur de la galerie pal project, ce ne sont pas des œuvres d’art qui nous accueillent mais un bataillon de 100 téléphones. Allo ? On décroche. Au bout du fil, une voix neutre (en fait, la voix synthétisée grâce à une IA de l’artiste Carla Adra) décrit avec méticulosité une œuvre d’art avant de nous donner son prix et de nous inviter à appuyer sur la touche 1 si l’on veut procéder à son achat ou la touche 9 si l’on souhaite acquérir la bande-son que l’on vient d’entendre (pour 1 millième du prix de l’œuvre). On est immédiatement tenté, les prix s’égrenant de 1 euro à 3 millions d’euros. Pour toutes les bourses donc ! L’œil amusé, le galeriste Pierre Lorquin, qui dirige cette jeune galerie avec son frère Alexandre (petits-fils de la muse de la Maillol, ils sont aussi directeurs de la galerie Dina Vierny), nous précise qu’à dessein ni le titre de l’œuvre ni le nom de l’artiste ne sont communiqués durant l’enregistrement téléphonique. Il s’agit donc d’un achat à l’aveugle même si pour les plus aguerris en art contemporain, la liste des cent artistes participants (parmi lesquels On Kawara, Cécile Beau, Anita Molinero, Ilya Kabakov…) peut aider à deviner la paternité des descriptions. Cette idée inédite et ludique (mise en œuvre grâce au soutien technique de Telerys Communication pour le babillage des sonneries aléatoires) vient du jeune commissaire d’exposition Andy Rankin qui avait déjà imaginé la précédente exposition expérimentale de la galerie sous le titre « Avalanche », où les œuvres s’achetaient au gramme. Ici, il suffit juste de décrocher et de faire confiance à son imaginaire.

Article issu de l'édition N°2706