Un bâtiment sans charme, une moquette grisâtre et un faux plafond décrépi : a priori, rien de remarquable dans ce call center à l’abandon, en banlieue de Graz. C’est ici pourtant que Steirischer Herbst a choisi d’installer sa « Radio Démon », l’une des quatre expositions de cette édition. Elle donnait à voir les archives du Dr. Jazz, autrement connu sous le nom de Dietrich Schulz-Köhn, un nazi convaincu mais passionné par cette musique pourtant interdite par le Troisième Reich. Il utilisera sa position d’officier dans la France occupée pour rencontrer les tenants de cette scène musicale, parmi lesquels des personnes noires et des membres de la résistance. À la sortie de la guerre, il deviendra un expert reconnu du jazz et se produira sur une radio d’Allemagne de l’ouest. C’est cette conflictualité, ces zones grises de la morale et de l’âme humaine qu’a cherchées à explorer Steirischer Herbst dans cette édition intitulée « Humans and Demons ».
Mémoires de guerre
La mémoire de la Seconde…