L'aura de Keith Haring (1958-1990) dans le milieu de l'art a longtemps souffert de son inépuisable capacité à produire et à imaginer mille produits dérivés qui ont durablement brouillé la perception de sa pratique. « The Political Line », présentée simultanément au musée d'art moderne de la Ville de Paris et au Centquatre, à Paris, est donc une exposition qui se pose contre les lieux communs et autres stéréotypes, contre l'idée d'un artiste inconséquent dont le style ne serait pas à la hauteur de ses amis comme Basquiat, contre aussi cette image de l'éternel adolescent qu'il cultivait. De ce point de vue, le pari est réussi. Dès l'entrée du musée, l'accrochage subtil nous plonge dans l'effervescence de la fin des années 1970 à New York, moment où des dizaines d'artistes interviennent dans les rues, les galeries, le tout au son d'un rock joyeusement contestataire. Les premières oeuvres de Keith Haring possèdent une sorte d'immédiateté brutale exprimée par la puissance d'un trait affirmé qui répond aux coulures et…