Deux camarades de lycée qui se retrouvent trente ans après, une série d’achats dans la BD et le street art, une enquête de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) et une affaire d’escroquerie, de vol et de contrefaçon jugée par la 13e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. En 2019, Wilfrid M., un Français résidant en Russie, porte plainte contre son ami Olivier D. qui jouait le rôle d’intermédiaire dans l’acquisition d'œuvres d’artistes comme Banksy ou Speedy Graphito. Aux enquêteurs, le premier raconte que certaines toiles pourtant payées sont absentes de l’entrepôt de stockage et qu’il doute de l’authenticité d’un grand nombre d’entre elles. Après expertise, perquisition chez un jeune faussaire qui a plaidé la bonne foi et traçage des virements bancaires sur différents comptes, l’OCBC comptabilise pour plus de 3,4 millions d’euros « la revente des œuvres frauduleuses, la perception de fonds pour des œuvres qui n’avaient jamais été acquises ou encore les surfacturations ». Trois ans plus tard, une autre plainte est déposée contre Olivier D. Elle émane d’un collectionneur britannique, Giles F., qui, après avoir reçu un tableau de Banksy, Napalm (Can’t Beat That Feeling), acheté à plus de 750 000 euros via un galeriste parisien, soupçonne l'œuvre et le certificat l’accompagnant d’être des faux. Un doute confirmé par Pest Control, chargé de garantir l’originalité des œuvres du street artiste. Le 23 octobre, Olivier D., absent lors de l’audience mais assis sur les bancs du public lors du délibéré, a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois ans avec sursis et à payer plus de 3,9 millions d’euros au titre du préjudice matériel.