Cinq, c’est le nombre d’experts de l’intelligence artificielle (IA) nommés par le ministère de la Culture pour rejoindre le Comité de l’IA générative. Les œuvres « à la manière de » générées par des IA ont en effet fait leur apparition suscitant un grand nombre d’interrogations, voire d’inquiétude. Ainsi, à titre d’exemple, le tableau Edmond de Belamy généré par une intelligence artificielle a été vendu 376 000 euros chez Christie’s en 2018, ouvrant la voie à toutes les spéculations. Une œuvre produite par Sony, la chanson « Daddy’s Car », composée « dans le style » des Beatles a fait le buzz en 2016. Son arrangeur ? Le compositeur Benoît Carré, choisi notamment pour rejoindre le comité. Parmi les cinq experts, on compte par ailleurs l’économiste Antonin Bergeaud, Bruno Patino, président d’Arte, et Marion Carré, cofondatrice d’Ask Mona en 2017, premier producteur de chatbots pour les institutions culturelles. « Les travaux du groupe dédié aux enjeux culturels du développement de l’IA vont permettre d’identifier les opportunités et risques pour notre écosystème ainsi que des leviers pour accompagner les mutations à l’œuvre », explique cette pionnière de l’IA dans les arts plastiques, coautrice du livre Propos sur l’art et l’intelligence artificielle. Sans oublier les enjeux sur les écrits littéraires qui, un jour, seront peut-être générés par ChatGPT, le générateur de texte conçu par la société américaine OpenAI. D’ailleurs, lorsque l’on pose la question à ChatGPT sur l’impact de l’IA dans le domaine de l’art, le logiciel répond sans ambages, réaliste à sa façon : « L’IA peut élargir les horizons artistiques. Son utilisation soulève le problème du droit d’auteur et du plagiat. » Dont acte. Résultats attendus de la mission en mars 2024.
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