Le bestiaire poétique de François-Xavier Lalanne n’en finit plus de séduire les collectionneurs ! Vendredi 20 octobre, le fameux Rhinocrétaire I était soumis au feu des encans, et le moins que l’on puisse dire c’est que la cote de l’artiste n’a pas été écornée, les amateurs étant au rendez-vous. Après plus de 20 minutes d’enchères rhinoféroces, le coup de marteau de Cécile Verdier, présidente de Christie’s Paris, retentit dans une salle comble, avant de laisser place à un tonnerre d'applaudissements : adjugé 15,7 millions d’euros ! Une somme colossale, à l’image du mastodonte, près de quatre fois supérieure à son estimation basse. Cette adjudication signe un moment historique puisqu’elle établit un nouveau record, pulvérisant l’ancien de 7,1 millions d’euros, réalisé il y a tout juste 2 ans par Sotheby’s avec Léopard I. Cet exploit témoigne de l’extraordinaire dynamique que connaît la cote de l’artiste : selon Artprice, l’indice des prix de ses œuvres a été multiplié par 300 entre 2000 et 2022. Il s’agissait là d’une pièce manifeste, réalisée en 1964, quelques années après que ce dernier eut renoncé à la peinture, et qui posera les jalons d’un art à mi-chemin entre la sculpture et le meuble. La vente de ce pachyderme grandeur nature incite à se replonger dans l’univers de Ionesco ou dans les peintures zoomorphiques de Gilles Aillaud actuellement exposées au Centre Pompidou (et à la librairie Métamorphoses), à proximité du Rhinocéros bolidiste immortalisé par Xavier Veilhan.
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