Il ne faut pas forcément y voir un message mais saluer le courage du jury (composé de Xavier Rey, directeur du musée national d'Art moderne, Claude Bonnin, président de l'ADIAF, Akemi Shiraha, représentante de l'Association Marcel Duchamp, Jimena Blazquez Abascal, directrice de l'Association Marcel Duchamp, Josée Gensollen, fondatrice de la Collection Gensollen La Fabrique, Béatrice Salmon, directrice du CNAP, et Adam D. Weinberg, directeur du Whitney Museum), qui a décerné le prix en évitant l'autocensure. Le lauréat, Tarik Kiswanson, est en effet d'origine palestinienne et, dans la situation actuelle, on aurait pu penser qu'il était plus commode de porter ses voix sur une nationalité moins exposée au feu de l'actualité. D'ailleurs, les quatre candidats, aux origines très variées, portaient tous d'une manière ou d'une autre cette question du déplacement, de l'exil, d'un ailleurs pas toujours accueillant - une thématique décidément inépuisable. Le prix aurait dû être remis au Centre Pompidou mais, en raison de la grève (voir brève dans ce numéro), a dû être déplacé chez Artcurial. Avec son humour coutumier, Laurent Le Bon, président du Centre, a rappelé que la prochaine édition se tiendrait bien à Beaubourg « sauf si la grève dure un an ». Véritable construction collective, de la participation des membres de l'ADIAF (Association pour la diffusion internationale de l'art français) en passant par les rapporteurs, jusqu'à la commissaire Angela Lampe du Centre Pompidou, le prix connaîtra l'an…
Tarik Kiswanson, l'éternelle question de l'exil
La 23e édition du prix qui défend la scène française contemporaine, a choisi un artiste dont l'œuvre a un clair soubassement géopolitique, en écho avec les troubles de notre siècle. Choix difficile car les trois autres finalistes - Bouchra Khalili, Bertille Bak et Massinissa Selmani - partageaient cette caractéristique.