Aux dispositifs de résidences artistiques déjà présents sur le territoire se joindront, d’ici 2028, plusieurs nouveaux lieux. L’hôtel d’Aurès (XVIIIe siècle) et l’ancien palais épiscopal (début du XXe siècle), tous deux sis à Montpellier, disposeront, dès 2025, d’espaces dédiés à la résidence et à la création artistique. Tout comme la Villa Salis, à Sète en face de l’École des beaux-arts, dès 2027, ou dans le Sana (ancien sanatorium) du Grau-du-Roi. À Montpellier aussi, l’ancienne demeure d’été de la famille du peintre Frédéric Bazille deviendra la Villa Bazille, lieu d’accueil d’artistes et de chercheurs européens. Ici, le programme de résidences - des résidences croisées - sera conçu en liaison avec d’autres institutions artistiques et culturelles européennes, de manière à renforcer les échanges internationaux qui seront confortés par des dispositifs de tutorat transfrontaliers. Cette tradition d’hospitalité prendra forme, dès cet automne, du 9 au 15 octobre, dans le cadre de la biennale Euro-Africa, par l’accueil de nombreux créateurs sur le territoire.
2023 : 4 artistes femmes en résidence
À la Halle Tropisme, une exposition restitue le travail des artistes marocaines Khadija Tnana et Ghizlane Ouazzani et des Franco-Maliennes installées à Montpellier Fatoumata Diabaté et Hélène Jayet, réalisé à l’issue de leur résidence à Essaouira au Maroc. Ce sont quatre regards féminins sur le monde. À travers sa peinture, Khadija Tnana poursuit son travail sur le corps humain malmené, auquel elle donne une grande sensualité. En artisane d’art, Ghizlane Ouazzani utilise la très ancienne technique d’amalgame de textiles naturels, principalement la laine de l'Atlas qu’elle agrège avec de l’eau chaude et du savon beldi, pour créer des œuvres spirituelles et poétiques. L’œuvre graphique d’Hélène Jayet interroge la problématique de l’eau dans le monde, en particulier celle de sa collecte par les femmes de pays en déficit hydrique, lesquelles peuvent transporter jusqu’à 60 litres quotidiennement sur de longues distances, au risque de leur santé et de leur sécurité. Enfin, pour son projet photographique et vidéo, Fatoumata Diabaté utilise la symbolique du filet de pêche, suite à son expérience traumatisante d’un blocage frontalier. Parallèlement, elle organise un studio photo ambulant dans les rues de Montpellier, à la manière du maître de la photographie africaine Malick Sidibé qui a immortalisé la jeunesse de Bamako dans les années 1960 et 1970.