Entre le végétal et le minéral, c'est parfois la guerre et le vainqueur n’est pas toujours celui qu’on croit – comme l’enseignent les saxifrages, ces fragiles fleurs qui arrivent à fissurer la roche. Mais c’est aussi une collaboration au long terme : combien de plantes ont été conservées pour les archéologues et paléobotanistes par la vertu de leur pétrification ! Dans le cadre spectaculaire du château de Châteaudun (et de sa sainte chapelle, l’une des onze de France), l’exposition, sous le commissariat de Marc Jeanson, ancien responsable de l’herbier du Muséum national d’histoire naturelle, montre les rapports immémoriaux entre les deux univers. Y prennent place des frises d’acanthe de la cathédrale de Reims, des moulages de feuilles de Geoffroy-Dechaume, collaborateur de Viollet-le-Duc, mais aussi les photographies grattées de Raphaëlle Peria, qui évoquent l’envahissement des temples d’Angkor par les racines. Élargissant le propos à la représentation du végétal dans l’art ancien, on y rapproche les belles tapisseries Renaissance de planches d’herbier. Le visiteur se fait enquêteur, identifiant les iris et lys martagon parmi lesquels folâtre Clorinde…
« Fleurs de pierre » au château de Châteaudun, jusqu'au 1er octobre.
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