Quarante ans après son lancement par Jack Lang, les Journées européennes du patrimoine (16-17 septembre) avaient cette année une double thématique, le « patrimoine vivant », hommage aux savoir-faire, traditions et folklore (10 500 événements) et « le patrimoine du sport » (1 500 événements) en lien avec l'Olympiade culturelle, en anticipation des Jeux olympiques de Paris 2024. 28 000 événements ont été organisés à travers toute la France. Outre les traditionnels châteaux et lieux de culte – le Centre des monuments nationaux a recensé 212 000 visiteurs pour 100 lieux, qui pour certains ont accueilli des démonstrations d'arts martiaux, foot-golf, paddle ou tir à l'arc – les musées (20 890 personnes au musée des Beaux-Arts de Strasbourg, 6 000 au Palais des Beaux-Arts de Lille, 4 000 au Louvre-Lens), ou lieux de pouvoir (21 818 au Sénat) cette édition aura donné un coup de projecteur aux complexes sportifs, aux bâtiments industriels et hauts lieux de l'artisanat. En Île-de-France, plusieurs lieux ont ainsi ouvert au public pour la première fois, à l'instar du 19M, manufacture d'art lancée par Chanel en 2022 entre Paris et Aubervilliers, ou des anciennes halles SNCF de la Plaine-Saint-Denis, qui s'apprêtent à devenir un lieu dédié au street-art et au hip-hop. La thématique sportive a permis de mettre en lumière des édifices rarement inscrits dans les circuits de visites patrimoniales, à l'image des 138 piscines tournesol : cette création ovniesque de Bernard Schoeller poussa comme des champignons dans l'Hexagone dans les années 1970-80, de Clermont-Ferrand à Montpellier en passant par Blois. À Nemours, 125 curieux se sont informés sur son histoire. Ceux qui voulaient sortir des sentiers battus auront pu s'aventurer sur les chantiers navals de la Ciotat (1 580 personnes), visiter le hangar à dirigeables d'Ecausseville dans la Manche (1 345 personnes) ou arpenter les chemins de la réserve naturelle de Biguglia en Corse (131 marcheurs).
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