Essentiellement en noir et blanc, le travail de Pierre de Vallombreuse s’inscrit dans la tradition de la photographie documentaire à la croisée de l’ethnologie, avec des travaux réalisés sur le long terme. Chez lui, cela prend des proportions exceptionnelles. Depuis 1985, il dédie en effet principalement son travail à l’exploration du mode de vie des peuples autochtones sur les cinq continents. Il a ainsi réuni 140 000 photos sur 42 peuples. Parmi ses destinations, l’île de Palawan aux Philippines tient une place à part. Depuis 34 ans, il suit la vie de ses habitants pour témoigner de leur quotidien. À la fois témoin et acteur, Pierre de Vallombreuse défend depuis longtemps la biodiversité et se sert de la photographie comme d’un outil de résistance. À 61 ans, il vient d’être proclamé lauréat de la 2e édition du prix Viviane Esders récompensant la carrière d’un photographe européen âgé de 60 ans et plus. Créée en 2022 par l’experte et collectionneuse en photographie, cette récompense s’adresse à des auteurs indépendants et encore en activité. Présidé par Viviane Esders elle-même, le jury était aussi composé d'Anny Duperey (comédienne et écrivaine), Maria Finders (curatrice des Luma Days, Arles), Antoine de Galbert (collectionneur et mécène), Atiq Rahimi (réalisateur et romancier), Françoise Reynaud (historienne de la photographie et conservatrice au musée Carnavalet jusqu’en 2016) et Isabella Seniuta (curatrice indépendante). Il a désigné Pierre de Vallombreuse parmi cinq présélectionnés (Jean-Claude Delalande, Markéta Luskačová, Payram et Nancy Wilson-Pajic) qui avaient été choisis sur quelque 200 candidatures. Pierre de Vallombreuse reçoit une dotation de 60 000 euros pour la poursuite de son activité, dont 10 000 doivent être consacrés à l’édition d’un ouvrage. Comme il l’a commenté, cela signifie « continuer à être libre dans mes choix et à ne dépendre de personne ».
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