Les inégalités de genre dans l’art contemporain sont-elles aujourd’hui plus visibles et plus facilement objectivables?
La production de statistiques s’est en effet institutionnalisée. Des militantes et des associations comme HF, les Guerrilla Girls ou La Part des femmes participent à ce travail de mesure dans les arts visuels et le spectacle vivant, en recensant notamment la proportion d’expositions monographiques consacrées à des femmes. Il faut remonter à 2013 pour avoir un premier état des lieux de l’Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes du ministère de la Culture pour estimer le nombre de femmes artistes, mais aussi celles qui sont à la tête d’institutions culturelles. Au-delà de la visibilité donnée à ces questionnements, le fait que de telles publications existent sur un temps plus long permet de légitimer un sujet et d’en suivre l’évolution. C’est une première étape vers un travail de recherche pour comprendre les processus sociaux qui se jouent derrière ces chiffres. Mais tandis que le ministère produit des études sur les étudiantes en écoles d’art, le devenir des diplômées ou encore les artistes, j’ai construit un autre jeu de données sur l’accès aux concours ou la représentation des diplômées dans le palmarès…