On se plaint de l’empreinte carbone des voyages et transports. Mais quel enrichissement que de pouvoir voir des chefs-d’œuvre réunis autour d’un même thème, provenant d’institutions ayant chacune son point fort. C’est un peu ce que prouve l’exposition consacrée à la figure de Méduse, actuellement présentée au musée des Beaux-Arts de Caen. On y trouve des pièces venues de Tours, Nancy ou Nantes, du Louvre, des musées Rodin et Bourdelle, mais aussi de plus loin : 18 institutions de 8 pays différents ont contribué, du Letter Stiftung de Cologne au Bargello de Florence, en passant par la Southampton Art Gallery. Ces prêts permettent de confronter un bronze de Cellini à un marbre d’Adèle d’Affry, un tableau fin-de-siècle de Maxmilián Pirner à une belle gouache de Burne-Jones, commandée par un tout jeune Arthur Balfour. L’occasion de souligner une fois de plus le désastreux isolement culturel de la Russie. L’Ermitage possède une exceptionnelle collection sur la thématique - argent repoussé des civilisations du Bosphore, vases syriens, monnaies hellénistiques, camées antiques et Renaissance – désormais cachée aux regards de l’Occident. Victime collatérale du conflit, l'art otage d'une entreprise de propagande nationaliste…
« Sous le regard de Méduse » au musée des Beaux-arts de Caen, jusqu’au 17 septembre.
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