À Bozar, les collections de Sir Mark Haukohl et du musée national d'archéologie, d'histoire et d'art (MNAHA) de Luxembourg éclairent un baroque florentin méconnu. Le Seicento, âge d’or du baroque, naît à Rome, l’influence de Caravage gagne Naples, puis Anvers, Amsterdam, et conquiert Rubens, Rembrandt, van Dyck. À leurs compositions mouvementées, Florence préfère une poésie mélancolique : au début du XVIIe siècle, soutenus par les Médicis, Jacopo da Empoli, Jacopo Vignali ou Mario Balassi allient l’héritage de la Renaissance au baroque. D’emblée, ce baroque florentin offre une imagerie religieuse, avec le saint Jean-Baptiste bucolique de Cecco Bravo, le saint Jean-Baptiste dans le désert, miniature sur quartz doublée d’ardoise bleue de Giovanni Battista Vanni, ou la Vierge à l’Enfant de Mario Balassi, digne d’une icône byzantine. Il y a toujours interpellation du regard, avec la Marie Madeleine pénitente de Jacopo Giorgi, la croix dans la main gauche et un crâne dans la droite, visage de douleur impassible dans un paysage fleuri, ou le saint Sébastien et l’Apollon à la lyre d’Onorio Marinari et ses saints adolescents lascifs. Enfin, dans l’Arlequin vénitien de Giovanni Domenico Ferretti, fruit d‘une rencontre avec Goldoni, « la danse d’Arlequin et Colombine signe la fin d’une époque : la religion recule face à la science ». Les Médicis s’éteignent en 1737, à la mort de Jean-Gaston, homosexuel disparu sans succession.
« Le baroque à Florence » à Bozar, Bruxelles, Belgique, jusqu'au 21 juillet.
bozar.be