On connaît peu de choses sur la jeune nation finlandaise. Les récentes expositions parisiennes de ses figures modernes, le peintre Akseli Gallen-Kallela au musée Jacquemart-André et son maître Albert Edelfelt au Petit Palais, nous avaient toutefois donné un avant-goût de la beauté des paysages du nord. Mais si la géographie des fjords et la singularité des lumières prêtaient à leur œuvre une aura romantique, on comprenait bien qu’elles servaient également d’étendard à leurs élans indépendantistes, en ce début de XXe siècle, pour affirmer l’existence d’une âme et d’une culture proprement finlandaises face à l’impérialisme russe. Aujourd’hui, les aspirations de nos deux peintres font étonnamment écho aux actualités du pays. Alors que la Finlande vient de rejoindre l’OTAN, inquiète des manœuvres russes depuis la guerre d’Ukraine, les 29 projets exposés lors de la deuxième biennale d’Helsinki, qui a ouvert le 11 juin, mettent à l’honneur l’environnement baltique et prennent place, pour la moitié d’entre eux, sur l’archipel de Vallisaari, un ancien site militaire situé au large de la capitale, accessible en ferry.
Une éthique écologique
Adossée à la municipalité d’Helsinki, la biennale a été inaugurée par un discours du maire, Juhana Vartiainen, rappelant la nécessité de « construire une nouvelle plateforme pour l’art contemporain » dans un pays davantage connu pour son savoir-faire dans le design et l’architecture – on restera effectivement bouche bée devant les spacieux musées et bâtiments de la ville, ou devant…