Le peintre français d'origine chinoise Zao Wou-Ki a tiré hier sa révérence à 93 ans, en Suisse, où il vivait avec sa femme, Françoise Marquet, depuis fin 2011. Né à Pékin en 1920, il décide de s'installer dès 1948 à Paris où il fréquente l'atelier d'Othon Friesz, et rencontre Alberto Giacometti, Sam Francis, Maria Elena Vieira da Silva, Pierre Soulages ou Hans Hartung. Mais ce n'est qu'en découvrant l'oeuvre de Paul Klee trois ans plus tard que sa peinture vire définitivement vers l'abstraction lyrique, dont il fut un chantre. Son lien avec la France est particulièrement sensible. Grâce à son amitié avec André Malraux, dont il illustra par dix lithographies La tentation de l'Occident, il obtint en 1964 la nationalité française, avant d'être promu officier de la Légion d'honneur en 1984 (puis commandeur en 1993). Il entra à l'Académie des beaux-arts le 4 décembre 2002, au fauteuil de Jean Carzou. Au coeur d'une bataille judiciaire entre sa femme et son fils, le peintre, dont les toiles battent des records en ventes aux enchères, est décédé alors que son épouse avait décidé d'interrompre ses soins, sans l'accord du fils, indiquait hier soir l'avocat de ce dernier, Maître Jean-Philippe Hugot.