Le Quotidien de l'Art

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Orwell en Inde

Orwell en Inde

Raqs, mot qu’on retrouve autant dans la langue farsi que dans l’arabe ou l’urdu, évoque cet état de transe des derviches tourneurs. C’est aussi, par extension, « une intensification de la conscience et de la présence atteinte en état de révolution », ou encore l’« interaction fébrile et énergique avec le monde et le temps », explique Raqs Media Collective. Le collectif, fondé en 1992 à New Delhi, rassemble trois artistes (Jeebesh Bagchi, Monica Narula, Shuddhabrata Sengupta) qui se définissent plutôt comme « praticiens de médias » et réalisent œuvres numériques, films documentaires, photographies, textes, expositions. Remarqué en 2015 à la Biennale de Venise avec les statues étêtées de l’installation Coronation Park, Raqs Media Collective présente deux films à Art Basel (galerie Frith Street). The Bicyclist Who Fell into a Time Cone (2023) examine l’année 1980 comme un temps de suspens entre deux ères, alors que s’annoncent les prémices de bouleversements mondiaux (fin des grands blocs, globalisation, Internet, VIH...), tandis que Provisions for Everybody (2018) suit les traces de George Orwell, de l’Inde où il naquit aux mines de Wigan Pier, en Angleterre, décrites dans son livre sur la condition ouvrière. De quoi faire tourner la tête.

Article issu de l'édition N°2629