En 2022, Art Basel a repris sa vitesse de croisière. L’édition 2023 – et c’est une première depuis les changements à vue dus au Covid – se place dans le même créneau et sous le même format : mi-juin avec quelque 280 exposants. On serait presque déconcerté par cette continuité ! Il convient certes de signaler quelques nouveautés comme le recrutement d’une directrice, Maike Cruse, et l’apparition d’une section thématique, Kabinett, déjà expérimentée à Miami. Dans les stands à perte de vue, il y a toujours moisson de découvertes ou redécouvertes, ce qui constitue l’esprit de cette série : plus de 150 artistes ont été recensés depuis juin 2018. Reste une question d’ordre géopolitique : autrefois pointe incontestée de la couronne, Art Basel Bâle a vu sa petite cousine de Miami se muscler de manière spectaculaire tandis que Hong Kong a bien résisté à la désaffection annoncée. Et voici qu’un quatrième pilier s’est efficacement ancré à Paris. Une claire montée en puissance de la galaxie Art Basel qui pourrait provoquer une déperdition d’énergie ou une lassitude face à la répétition du modèle. D’où un nouveau défi bien dans l’air du temps : affirmer davantage la spécificité de chacun des pôles d’Art Basel. La recherche de ce fameux genius loci…