La galerie Perrotin et le fonds d’investissement Colony IM ont conjointement annoncé ce lundi soir, en concomitance avec l’ouverture de la semaine d’Art Basel, avoir ouvert des négociations exclusives pour que le second prenne le contrôle de la société en rachetant 60 % des parts. Emmanuel Perrotin conserverait 40 % du capital (sur lequel aucun chiffre n’a été donné). Le dénouement, prévu pour le second semestre, est soumis « aux conditions suspensives usuelles ». Colony Investment Management, société d’investissement active à Paris depuis 1997, avec des bureaux à Rome, Londres et Luxembourg, annonce gérer 3 milliards d’euros d’actifs. Son président-directeur-général, Nadra Moussalem, a indiqué : « Nous sommes convaincus que l’art contemporain représente une classe d’actifs très prometteuse pour l’avenir. » La galaxie Perrotin, qui a fêté ses 30 ans en 2020, représente aujourd’hui 3 000 m2 d’espaces à Paris et 10 galeries à travers le monde sur 3 continents (New York, Hong Kong, Shanghai, Tokyo, Séoul, Dubaï) avec une ouverture prévue à Los Angeles à l’automne 2023. Elle représente quelque 100 artistes vivants et estates, et s’est récemment développé sur le second marché avec l’ouverture de 3 étages avenue Matignon. Ce rapprochement (après que d’autres ont été évoqués récemment, notamment entre Gagosian et LVMH) montre les besoins en capital de ces structures de plus en plus globalisées : les 10 premières galeries mondiales, parmi lesquelles figure Perrotin, comptent chacune plusieurs centaines d’employés (plus de 160 pour Perrotin) et des chiffres d’affaires dépassant les 100 millions de dollars (Perrotin a annoncé 140 millions d'euros de ventes pour l'année 2022 à Bloomberg). Rien n'a été communiqué sur une potentielle augmentation de capital, une éventuelle clause de cession des 40 % à terme ou un changement de stucture juridique. Le fondateur se dit « plus que jamais engagé » dans une « nouvelle étape de cette aventure collective ».
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