La culture brésilienne respire à nouveau et pour cause : Jair Bolsonaro n’est plus au pouvoir. Après quatre années de bruit et de fureur, les milieux culturels saluent le « retour à la normale » avec le nouvel homme fort du Brésil, le leader de gauche Lula da Silva, aux affaires depuis bientôt six mois.
Son prédécesseur d’extrême droite avait fait de la culture un « front de sa guerre idéologique », selon Renata Motta, présidente de la section brésilienne de l'ICOM. Pour Bolsonaro, les artistes seraient des « communistes » aux mœurs perverties et vivant aux crochets de l’État. « Nous avons assisté à la paralysie et au démantèlement du système structuré et participatif de gestion de la culture que le Brésil avait réussi à mettre sur pied après la fin de la dictature [en 1985, ndlr] », reprend Renata Motta. La pandémie du Covid avait fourni le prétexte idéal pour l’annulation pure et simple du processus de révision décennale du Plan national de culture, une feuille de route qui balise la politique culturelle. Prévue en 2020, cette vaste consultation très attendue, qui mobilise la société civile dans tout le pays, se tiendra finalement cette…