390 personnes (soit un auditorium presque comble) ont assisté jeudi 4 mai à la deuxième conférence de l’artiste Michelangelo Pistoletto au musée du Louvre à Paris sur un cycle de trois rencontres. Pionnier de l’Arte Povera, connu pour son usage du miroir reliant peinture et réalité, l’Italien a ainsi inauguré un nouveau rendez-vous de l'institution intitulé « Leçons d’artiste ». Pistoletto, barbe blanche et sourire serein, plonge d’emblée l’auditoire dans l’atelier de son père, restaurateur d’œuvres d’art à Biella, non loin de Turin. Sur une première image tirée de l’album familial, comme une mise en abyme, un chevalet présente l’autoportrait de son père, avec, au premier plan, sa mère tenant le petit Michelangelo dans ses bras. C’était il y a près de 90 ans. Celui qui a marqué les esprits avec ses performances actionnistes dans les années 60 captive son public en abordant les origines de son intérêt pour l’acier poli, son matériau de prédilection. Il le met en perspective avec l’or, symbole de la transcendance, et ces fonds dorés que son père l’invitait à observer sur les icônes byzantines. « C’est l’histoire d’une vision », raconte-t-il. Celle de la modernité qui émerge de ces images de la Renaissance. L’artiste innove en substituant le miroir à la peinture sur toile et en superposant au reflet une figure peinte, vue de dos, dans la position de l’observateur. Pistoletto fait ensuite défiler les selfies de visiteurs devant ses miroirs au reflet immersif. « Le Louvre est le temple de notre identité », assure-t-il. Le 11 mai à 19h, Pistoletto présente le troisième volet : « L’archipel-musée », son projet de cité artistique en Italie.
« Leçons d'artiste » avec Michelangelo Pistoletto.
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