Formalisé en 2014 (mais initié en 2013 et fêtant donc ses 10 ans), ce partenariat, communément appelé « Le Louvre à l'hôpital », prend la forme de conversations à l’hôpital entre patients issus de pédiatrie, gériatrie, oncologie ou encore psychiatrie et médiateurs ou agents-bénévoles du musée ; de visites du musée quand les pathologies le permettent ; d’ateliers autour d’une mallette multisensorielle, et d’expositions itinérantes de reproductions d’œuvres phares de l’institution parisienne. « Ces activités sont plus qu’une porte ouverte sur la vie et la culture, elles font partie intégrante de nos soins en ce qu’elles montrent qu’on est capable de se réaliser malgré la maladie », explique Éric, patient de l’hôpital Saint-Antoine. « Ces initiatives sont une manière de soigner autrement, mais c’est surtout une respiration pour le personnel soignant. En trouvant des patients plus détendus, moins douloureux, ils gagnent du temps dans leurs soins », avance de son côté Evelyne Menaud, cheffe des affaires culturelles de l’AP-HP Nord. Toutefois, le Louvre se défend d’entrer sur le terrain de l’art-thérapie pour rester à sa place de professionnels de musée s’adressant autant aux patients qu’aux soignants. Alors que 41 formations leur ont été dispensées pour appréhender les bases de lecture d’une œuvre d’art, Cathy Losson, cheffe du service Éducation du musée remarque qu’en 10 ans « leurs réticences se sont évanouies pour voir nos initiatives comme des points d’appui des soins ». Témoin de ce succès, le service addictologie de l’hôpital René-Muret a décidé d’intégrer la visite du plus grand musée du monde au parcours de soin des patients face aux progrès réalisés par ces derniers suite aux actions menées par le Louvre. A la veille de son troisième renouvellement (en 2024), le partenariat entre le Louvre et l’AP-HP ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Un mécénat d’HTC permet dès mercredi de lancer une expérimentation à base de casques en réalité virtuelle, tandis qu’une étude scientifique pour objectiver les effets médicaux de leurs actions est en projet à l’hôpital de Corbeil-Essonne avec l’ARS.
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