Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

Quelques degrés de plus !

Quelques degrés de plus !

Qu’il s’agisse de l’inclinaison des tableaux ou du climat, quelques degrés peuvent changer la donne… surtout dans le second cas ! Le dernier rapport du GIEC, l’organisme intergouvernemental sur l’évolution du climat, dresse un bilan alarmant : en l’état actuel, un réchauffement global de 2,4°C à 3,5°C est à prévoir d’ici la fin du siècle. Il va sans dire qu’un tel scénario aurait des conséquences catastrophiques sur l’équilibre précaire de notre écosystème. C’est fort de ce constat que le Leopold Museum a pris l’initiative de créer un nouveau projet intitulé « A Few Degrees More », qui a de quoi faire tourner la tête de ses visiteurs ! Du 22 mars au 26 juin, 15 œuvres de la rétrospective « Vienna 1900. Birth of Modernism », y sont volontairement exposées de guingois. Ces toiles de Klimt, Schiele, Courbet ou Egner pour ne citer qu’eux, n’ont pas été choisies par hasard - chacune d’elles offre à voir toute la beauté fragile et vulnérable de la nature. Elles risquent pourtant de devenir les vestiges de ces paysages voués à disparaître si rien ne change. Perturbante, intrigante ou insolite, cette inclinaison ne laisse pas de marbre. Les toiles qui semblent s’affaisser deviennent une métaphore de la décrépitude environnementale. Accompagnées d’un cartel explicatif, elles permettent de sensibiliser et d’alerter sur l’urgence climatique. Ainsi peut-on lire qu’une simple augmentation de 1,5 degré de la température moyenne mondiale entraînerait la disparition de 50 % des glaciers de la planète… L’institution culturelle, qui avait été prise pour cible au mois de novembre par des activistes, apporte donc une réponse plus mesurée mais non moins salvatrice : se servir de l’art au nom de l’écologie, plutôt que de le sacrifier.

leopoldmuseum.org

Article issu de l'édition N°2590