Le Quotidien de l'Art

Mondes nouveaux : comment les artistes réinventent le territoire

Mondes nouveaux : comment les artistes réinventent le territoire
Le comité de sélection du programme "Mondes Nouveaux" présidé par Bernard Blistène à l'Élysée le lundi 8 novembre 2022.
© Photo Thibaut Chapotot.

Alors que s’ouvre aujourd’hui aux Beaux-Arts de Paris une semaine d'échanges avec des artistes du programme « Mondes nouveaux », rencontre avec les acteurs des 260 projets portés par le ministère de la Culture dans le cadre du Plan de Relance.

« Mondes nouveaux, ce n’est pas de la commande publique » : une phrase répétée par les équipes de Mondes nouveaux, évoquant plutôt un « programme artistique » qui accompagne financièrement et guide professionnellement 430 artistes sélectionnés pour exposer des œuvres nouvelles, partout en France. Lancé en 2021 par Rima Abdul Malak (alors conseillère culture de l’Élysée), il puise dans une enveloppe de 30 millions d’euros. La direction artistique s’est formée autour d’un comité venu des arts visuels, du design, de l'écriture ou du spectacle vivant (voir QDA du 23 juin 2021), présidé par Bernard Blistène, ex-directeur du Centre Pompidou : « Nous avons été guidés dans nos choix par les idées d’hospitalité et d’accueil de la parole de l’autre, pour faire naître des projets qui auraient eu du mal à voir le jour autrement, qui n’appartiennent pas à la logique immédiate de l’art contemporain. Marcel Duchamp disait : “Une œuvre d’art, c’est un rendez-vous”… ». Plutôt qu’un simple appel à candidatures, le comité défend un « manifeste », récepteur de 3 200 propositions, dont 264 ont été retenues en octobre 2021. « Nous faisons le constat qu’il est nécessaire de repenser l’accompagnement des artistes, et qu’il y a peut-être un angle mort dans le soutien à la création contemporaine : l’interdisciplinarité, défend Rebecca Lamarche-Vadel. Qu’est ce qui se passe après la pandémie, quand les artistes ont disparu de l’espace public ? On leur montre qu’on peut se réengager auprès d’eux, car ils sont vitaux pour les imaginaires. Ils restent aussi propriétaires de leurs œuvres, ce qui est fondamental ».

Une mise en place complexe

De cette « générosité » défendue par le comité, on retient aussi l’ouverture à l’émergence et l’hybridité :  60% des artistes ont moins de 40 ans, 85 collectifs ont été acceptés. Si dans le domaine de l’art contemporain, on note des noms bien installés dans le paysage actuel (Jean-Marie Appriou, Hicham Berrada, Mohamed Bourouissa, Ernest Breleur, Isabelle Cornaro, Gaëlle Choisne, Jeanne Vicérial…), beaucoup sont inconnus. Certains sont tout juste diplômés, d’autres travaillent en ateliers et n’ont jamais exposé. Pour ceux qui souhaitaient être accompagnés -…

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