La peinture vietnamienne connaît un regain d'intérêt, comme on a pu le voir par exemple avec Mai Thu (1906-1980), exposé au musée des Ursulines à Mâcon en 2021, et dont la cote a sextuplé depuis 2019, flirtant maintenant avec les 2 millions d'euros. Voici un autre exemple de ces artistes nourris de plusieurs influences, combinant ses origines tonkinoises et une formation académique en France : Nam Son (1890-1973) n'a pas encore atteint ces sommets mais cela tient aussi à un corpus très réduit aux enchères (une trentaine d'œuvres seulement selon Artprice, contre plus de mille pour Mai Thu). Le tableau hiératique proposé le 30 mars chez ARP, dans le même goût que les portraits d'empereurs chinois par Giuseppe Castiglione et les jésuites italiens, suscite donc la curiosité d'autant qu'il est de grande dimension (plus grand que nature) et très frais. Il n'est en effet pas sorti du milieu familial - les descendants d'un industriel parisien - dans lequeil il se trouve depuis 1944. Disciple de Victor Tardieu, Nam Son fut avec lui un des fondateurs de l'École des beaux-arts de Hanoi en 1925. S'exprimant aussi bien dans les petits formats (paysages) que dans les grandes compositions (décoration de l'amphithéâtre de l'université de Hanoi), il a obtenu avec ce portrait de sa mère la médaille d'argent au Salon des artistes français de 1932. Seul lot de la vente, cette huile sur soie est estimée entre 200 000 et 300 000 euros. Retournera-t-elle au Vietnam ?
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