Devant les quelques journalistes qu’il recevait il y a peu, dans son agence, David Chipperfield, nouveau lauréat du prix Pritzker, le Nobel de l’architecture, avait eu cette fine remarque : « On peut travailler toute une longue journée sur le dessin d’une fenêtre et puis, le soir, fatigué, on se met à la fenêtre de son bureau et l’on regarde le chaos de Londres et l’on se dit que cette fenêtre ce n’était peut-être pas la bonne question ». Chipperfield, 69 ans, géant de l’architecture, auteur de plus d’une centaine d’édifices, professe depuis longtemps une haine farouche envers la maîtrise d’ouvrage décérébrée. C’est d’ailleurs loin de la capitale britannique qu’il a commencé à exercer ses talents : au Japon. Avant de fonder sa propre agence, il a fait ses classes chez…
Le Pritzker à Chipperfield : un manifeste pour l'ouverture
L'attribution du prix à l'architecte britannique, actif sur tous les continents, peut se lire comme un éloge de l'échange culturel dans une époque de rétrécissement des horizons.