Le Quotidien de l'Art

Le chiffre du jour

1 million € Le montant de la caution fixée pour Giuliano Ruffini

Le 7 février, la chambre de l’instruction de la cour d’appel a maintenu l'assignation à résidence à Paris, sous surveillance électronique, de celui qui est soupçonné d’être le maître d’œuvre d’une méga-escroquerie aux faux tableaux. Mis en examen pour escroqueries en bande organisée, tromperies et blanchiment, il avait été transféré d’Italie le 16 décembre. Son avocat, Me Paul Le Fèvre, avait demandé sa mise en liberté et la possibilité pour lui de revenir chez lui près de Parme, en faisant valoir qu’il s’était présenté de lui-même aux carabiniers et que, à 78 ans, il devait suivre des soins. Il a aussi plaidé que, avec une retraite d’agriculteur de 600 euros par mois, son client ne peut même pas couvrir sa location à Paris, pour laquelle il a dû demander l’assistance de son fils, Mathieu. Jugeant cette version « invraisemblable », les magistrats ont relevé sa caution à 1 million d'euros pour garantir sa représentation en justice et de possibles indemnisations des victimes. Ils font aussi observer que la juge d’instruction n’a pu entendre ni Mathieu Rufffini ni le peintre Lino Frongia, soupçonné d’être le principal auteur des faux. Reprochant à Ruffini d’avoir « organisé son insolvabilité » en transférant ses biens à son fils, l’arrêt livre quelques précisions sur « un vaste système international de blanchiment » qu’ils auraient monté avec des comptes un peu partout en Europe. Lui ou son fils auraient détenu plus de 3 millions d'euros sur deux comptes à Monaco, placé 1,5 millions rien qu’en 2010, vendu un appartement au Faubourg Saint-Honoré en 2022 pour 1 million. La chambre estime leur patrimoine à 4,5 millions, sans compter le domaine en Emilie et un immeuble à Parme, résultant selon elle de la vente de faux tableaux par dizaines depuis 1995. Contestant les faits reprochés et une accusation partiale, Me Le Fèvre indique ne pas engager de recours en cassation.

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