2023 marquera-t-il un basculement de l'intérêt des musées français pour le Web3 ? Tandis que le Centre Pompidou et le musée Granet se sont laissé séduire par l'acquisition de NFT (voir QDA du 14 février), ce sont désormais le musée d'Orsay et le musée de l'Orangerie qui pénètrent cet univers. Aux côtés de 10 autres institutions (le Royal College of Arts de Londres, l'Haus der Kunst de Munich, le musée Taras Shevchenko de Kiev ou le musée d'Art moderne et contemporain du Sri Lanka), les deux institutions ont intégré le nouveau programme Web3 pour les arts et la culture (WAC Fellowship). Né en janvier dernier, il unit la Fondation Tezos (branche à but non lucratif de la blockchain du même nom), le groupe d'innovation sociale We Are Museums, et TZ Connect, entité qui soutient depuis Berlin des projets d'entreprises investies sur Tezos. « Le programme de mentorat que les institutions suivent en ce moment dure 12 semaines, détaille Diane Drubay, fondatrice de We are Museums, qui accompagne les musées dans les domaines du numérique, de la transition écologique et de l'inclusion, et qui, aux côtés de Fanny Lakoubay, a participé au développement du WAC. « Vingt-cinq professionnels transmettent leurs connaissances sur les manières d'appréhender le monde de l'art sur la blockchain, abordant les questions de droit, de sécurité, d'authentification des œuvres, d'impact environnemental... Au terme de ces 12 semaines, nous proposons 4 semaines de défis pratiques et de partages d'idées. Des thématiques ressortent : l'engagement des publics, la commande d'œuvres NFT à des artistes pour des ventes aux enchères caritatives ou en boutiques de musées, la lutte contre le marché noir...» Le ministère de la Culture français, également investi dans le programme, mène de son côté une recherche sur la mise en place du droit de suite et des royalties des artistes sur la blockchain, qui sera publiée en juin prochain. « La France et le monde de l'art français sont vraiment en train de se positionner sur le Web3 ».
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