Pas facile d'être une galerie ukrainienne par les temps qui courent... Malgré la guerre, The Naked Room, structure créée en 2018 à Kyiv par deux curatrices ukrainiennes, Maria Lanko et Lizaveta German, et un réalisateur suisse, Marc Wilkins, poursuit son activité, avec une forte projection internationale. Malgré les difficultés, elle a réussi à porter l'œuvre de Pavlo Makov à la Biennale de Venise 2022 et elle est actuellement accueillie à L'Atlas, le nouvel espace d'Emerige dédié aux jeunes galeries de pays émergents. Pavlo Makov y présente ses dernières créations, où les fleurs colorées disputent la place aux gravures architecturales en noir et blanc dont il parsème son œuvre depuis longtemps. L'étage montre la relève avec cinq jeunes artistes femmes : Katya Buchatska, Lucy Ivanova, Katya Libkind, Kateryna Lysovenko et Olga Sabko. The Naked Room a contribué à dynamiser la scène ukrainienne (à côté d'institutions établies comme les fondations Victor Pinchuk ou Izolyatsia) par ses expositions, ses initiatives (un prix lancé en partenariat avec Montblanc) et la variété des artistes représentés, d'Oleg Holosiy (mort à 27 ans en 1993) au photographe Yevgen Nikiforov, auteur en 2014-2018 d'un travail documentaire de référence sur les mosaïques d'époque soviétique en Ukraine, d'autant plus intéressant que beaucoup ont été démantelées depuis. La galerie souffre évidemment de la guerre - artistes engagés ou réfugiés, collectionneurs raréfiés, transport d'œuvres compliqué. Sa simple survie est une forme de résistance...
« The Naked Room », L'Atlas, 4, cour de l'île Louviers, 75004 Paris, jusqu'au 5 mars 2023.
thenakedroom.com/en
latlasparis.com