En 1997, Joël Andrianomearisoa (né en 1977), 20 ans, fait la couverture de Revue noire (1991-2000), trimestriel bilingue français-anglais dédié à la scène artistique africaine sous toutes ses formes. Un événement d’autant plus choc, à l’époque, que Madagascar comptait peu de plasticiens en son sein. Depuis, la perle rare en a fait du chemin ! De ses études d’architecture sous la direction d’Odile Decq à sa participation à la Biennale de Venise de 2019, en passant par ses innombrables projets aux quatre coins du monde (Rome, Washington, Marrakech…). Depuis, le magazine a, lui, cessé d’exister, après neuf années riches en reportages. Neuf années qui ont vu ses cofondateurs, les architectes français Jean-Loup Pivin et Pascal Martin Saint Léon, collectionner les œuvres d’artistes africains rencontrés au fil de leurs reportages, dont des milliers de photographies. La une du numéro 26, consacrée à la Grande Île, s’inscrit dans une sélection de 140 clichés présentés pour la première fois en Afrique et, plus particulièrement, à Hakanto Contemporary, espace de production et d’exposition soutenu par le fonds Yavarhoussen au sud de la capitale Antananarivo. « Nous avons toujours conçu nos accrochages comme des bouquets et non des encyclopédies pour montrer qu’il y a un foisonnement d’expressions qui vont dans tous les sens », dit le duo. Ce lieu hybride, dont la maison-sœur verra prochainement le jour dans le centre-ville, qui en est le directeur artistique ? Joël Andrianomearisoa. La boucle est bouclée.
« Revue noire, une collection fondatrice », à Hakanto Contemporary. Jusqu’au 21 mars 2023.
hakantocontemporary.org