Le 20 janvier à Drouot, le commissaire-priseur judiciaire David Kahn dispersera l’« Intérieur d’un hôtel particulier ». La vente est réalisée à la demande de l’AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués), sans plus de précision. Estimés au mieux 400 000 euros, les 157 lots comprenant d’importantes pièces de mobilier ancien auréolées de belles provenances, pourraient bien voir leurs prix s’envoler dix fois ce montant, voire plus. Quelque temps auparavant, quand David Kahn découvre dans un garde-meuble les objets dont il ignore l’origine, il lâche un « Magnifique ! ». Accompagné de son expert en mobilier XVIIIe siècle, Morgan Blaise, ils n’ont ni facture, ni provenance et procèdent alors à des recherches. À la publication du catalogue de vente, certains professionnels reconnaissent les lots, et l’acquéreur est identifié : il s’agit de Teodoro Obiang Junior, dit Teodorín, vice-président de la République de Guinée équatoriale, condamné en appel en 2020 à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende (jugement confirmé par un arrêt de la Cour de cassation) pour s’être frauduleusement constitué un patrimoine dont une collection d’art dans un hôtel particulier de l’avenue Foch. La vente intervient suite à des confiscations au titre d’un dispositif de restitution des « biens mal acquis » qui permet depuis 2021 de rendre à des populations étrangères la recette des ventes des biens saisis. La Guinée équatoriale était…
Biens mal acquis : la collection Obiang sous le marteau à Drouot
Le dirigeant politique équatoguinéen Teodoro Obiang Jr avait détourné des sommes colossales de son pays pour s’acheter un patrimoine en France, saisi et vendu ce vendredi au titre des « biens mal acquis ».