Après la saison franco-russe de 2010 est-il encore nécessaire de remettre la Russie à l'honneur sur Art Paris ? Oui, car l'empire éclaté souffre d'un éclairage trop sporadique. Il ne fait parler de lui que par le scandale avec la condamnation des Pussy Riot ou le refus de l'État russe de prêter une vingtaine d'oeuvres pour l'exposition « Sots Art » à la Maison rouge, à Paris, en 2007. L'autocensure règne d'ailleurs en maître. Récemment, le commissaire d'une exposition sur le féminisme au Manège à Moscou a préféré retirer de son propre chef des dessins faisant référence aux Pussy Riot. « L'intérêt pour cet art est fluctuant à l'image de la politique et de l'économie russe, observe Pauline de Laboulaye, épouse de l'ancien ambassadeur de France en Russie, Stanislas de Laboulaye. Il n'y a pas de relais pour les suivre, et eux-mêmes n'ont aucun soutien institutionnel. Les artistes sont complètement dépendants des collectionneurs, qui s'intéressent à un moment donné, puis partent à Londres et achètent Damien Hirst ». La galerie Regina, qui disposait jusqu'à présent d'une antenne à Londres, vient de tirer le rideau pour se recentrer sur la Russie. Un choix surprenant tant les galeries historiques moscovites comme Aidan, XL ou…