Y a-t-il des artistes à Madagascar ? Oui, mais beaucoup s’ignorent. En l’absence d’écoles d’art à proprement parler et d’institutions culturelles publiques, la pratique de chacun est avant tout amatrice. Rares sont les touche-à-tout, les autodidactes qui n’affichent pas un « vrai métier » en parallèle. L’indépendance du pays, officialisée en 1960, a entraîné une vague de malgachisation, soit un rejet des influences coloniales, sans compter la disparition des Beaux-Arts d’Antananarivo et des Ateliers des arts appliqués, respectivement créés dans les années 1920 et 1930. Les premiers proposaient des cours surtout théoriques, les seconds prônaient l’action. Depuis 1964, l’ambassade de France tend pourtant à promouvoir le rôle de la culture comme levier du développement socio-économique. Initié en 2003, son fonds de soutien prioritaire Art Mada (500 000 euros pour 3 ans) a engendré la création du « parcours Médiation culturelle », à l’Université d’Antananarivo, qui n’était autrefois qu’une option dans la « Mention Études françaises et francophones ». Ce programme de licence mêle cours d’arts plastiques, de marketing et de communication. Quant à l’Académie nationale des Arts et de la Culture (ANAC), sa construction, annoncée en 2019 par le président Andry Rajoelina, semble, au grand dam de beaucoup, s’éterniser.
Madagascar : l’art contemporain se structure
La Grande Ile voit se multiplier les initiatives privées et locales, à l'image d'Hakanto Contemporary, qui devrait inaugurer en 2023 un nouvel espace d'exposition dans le centre de la capitale.