« Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du sud de l’Italie ». La ritournelle de Charles Aznavour est celle entonnée par le musée du Louvre, qui comme l’ensemble des musées de France se réjouit d’avoir vu revenir en nombre son public en 2022. Avec 7,8 millions de visiteurs, le plus grand musée du monde tourne la page du Covid en bondissant de plus 170 % par rapport à l’an dernier. Le constat se retrouve dans le bond de la fréquentation numérique : + 32 % de trafic sur louvre.fr, et + 389 % d’impressions sur Pinterest. Si l’écart des visiteurs physiques est encore substantiel avec les chiffres de 2019 (9,6 millions de visiteurs, - 19 %), il s’explique par l’absence totale du public asiatique (13,7 % de la fréquentation de 2019) et la désertion du public sud-américain (10 % en 2019), sans être totalement compensé par l’accroissement du public européen. Ces changements de physionomie conduisent mécaniquement à augmenter la proportion du public français (30 % contre 27 % en 2018) même si en chiffres absolus, il reste inférieur aux années prépandémie. En revanche, ces mutations dans la provenance des visiteurs ne semblent pas, à périmètre équivalent, avoir d’influence sur les recettes de billetterie puisque, similairement à 2019, 40 % des visiteurs ont été exonérés du droit d’entrée en 2022. Si les espoirs de voir revenir les touristes asiatiques en 2023 est réel, l’instauration en juin d’une jauge de 30 000 visiteurs maximum par jour rendra impossible de retrouver les chiffres de fréquentation à 7 chiffres comme en 2018, ce au bénéfice de meilleures conditions de visite.
Le chiffre du jour