Doucement, mais sûrement, le débat avance : le retour en Grèce des marbres du Parthénon conservés au British Museum depuis deux siècles pourrait avoir lieu. Alors que des sondages récents auprès de la population britannique indiquent un changement d'opinion en faveur de leur restitution, un grand pas serait sur le point d'être franchi : les sculptures rapportées par Lord Elgin en 1801-1802, et achetées par le British Museum en 1816, pourraient bientôt être renvoyées en Grèce, rapporte The Telegraph. L'accord en cours de finalisation est négocié entre le British Museum, qui évoque des « discussions constructives », et l'État grec, qui réclame le retour des frises, frontons et métopes depuis 40 ans, par l'intermédiaire du président du musée George Osborne, ancien ministre des Finances, et du Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis. Si la Grande-Bretagne ne semble pas encore prête à modifier le British Museum Act de 1963 qui interdit le transfert de propriété des œuvres de sa collection, la notion d'« échange culturel » est avancée. Les œuvres seraient transportées par petits groupes, et non d'un seul tenant. En décembre, le Vatican annonçait de son côté être résolu à rendre à la Grèce trois fragments en marbre du Parthénon, sous la forme d'une « donation dans un but œcuménique » faite par le pape François au chef de l'Église grecque orthodoxe, l'archevêque Hiéronyme II. Un tour de passe-passe administratif évitant la restitution officielle d'État à État, qui pourrait établir un précédent ouvrant la voie à la restitution des très nombreuses œuvres de grande valeur accumulées par le Vatican grâce aux pillages coloniaux.